Il est toujours préférable d’avoir un compte séparé.

Pour une simple raison de bon sens : si votre argent est mis en commun, il l’est avec d’autres copropriétés que vous ne connaissez pas.

D’où deux possibilités : soit votre syndic gère des copropriétés saines, ce qui ne pose pas d’inconvénient, soit il gère des copropriétés plutôt en difficulté, auquel cas vous en êtes involontairement solidaires.

 

Car le syndic opère sans vous le dire une compensation entre tous les clients de son portefeuille. C’est comme si vous possédiez des amis dont certains vous doivent de l’argent, et certains vous demandent de leur en prêter. N’ayant pas de fonds propres, vous ne pouvez prêter à certains que ce que les autres ont accepté d’avancer.

Ainsi fonctionnent la plupart des syndics, à qui cette solidarité occulte procure d’importantes facilités de gestion. Certains syndics ont également pour coutume de placer les excédents de fonds (les dernières dispositions légales leur facilitant les appels de fonds provisionnels) sur des comptes rémunérés, généralement off shore, ce qui leur confère un complément appréciable de revenus.

Il ne faut pas généraliser cette tendance. Les gros syndics y ont tout intérêt, tandis que les syndics de plus petite taille ne tirent qu’un intérêt marginal de telles opérations, surtout en période de taux d’intérêts bas.

De manière plus générale, le syndic (et ses clients) tirent plus d’avantage à la solidarité occulte de par la facilité qu’elle procure pour la gestion des travaux urgents. Il conviendra alors de ne pas considérer le syndic comme un profiteur occulte, mais comme un appréciable facilitateur de paiements.

Réponse apportée par Maître Serge DIEBOLT.

Cette consultation est donnée à titre gracieux. Il ne doit en être tiré aucun droit ni titre définitif, l’internaute consultant étant seul responsable de l’énoncé de son problème, et l'avocat donnant un avis générique à titre indicatif, sans avoir consulté aucun document ni justificatif.